L’origine de la vie humaine

Au moment de sa naissance, la vie du petit d’homme a commencé neuf mois plus tôt. Il a subi de nombreuses transformations depuis le stade cellule-œuf dans l’utérus de sa mère.

> Comment l’enfant se développe-t-il dans l’utérus maternel ?

Doc 1 – La fécondation

Lors d’un rapport sexuel, l’homme émet dans le vagin de la femme, des millions de spermatozoïdes, ou gamètes masculins. Si la femme n’est pas fertile, ces spermatozoïdes vont tous être éliminés en quelques heures. Par contre, si l’union a lieu lors de la période de fécondité de la femme, les spermatozoïdes se logent dans le mucus cervical produit par le col cervical de l’utérus. Ils peuvent survivre dans ce mucus plusieurs jours. Régulièrement, plusieurs centaines de spermatozoïdes quittent ce mucus, passent dans la cavité utérine, et gagnent les trompes utérines à la rencontre de l’ovocyte.

Lorsqu’une femme ovule, l’ovocyte libéré, ou gamète féminin, ne peut survivre que 24 heures au maximum et il ne peut être fécondé que lors des 12 premières heures.

Lorsque les spermatozoïdes arrivent au contact de l’ovocyte, ils libèrent des enzymes qui vont déstabiliser une enveloppe protectrice. Cette étape est nécessaire, elle permet la fécondation de l’ovocyte par un seul spermatozoïde : le noyau du spermatozoïde et l’information génétique qu’il contient entre dans le cytoplasme, il migre vers le noyau de l’ovocyte. La fusion des deux noyaux est à l’origine du noyau de la cellule-œuf formée : la toute première cellule d’un nouvel être humain.

Des spermatozoïdes au contact de l’ovocyte
La cellule-œuf juste après fécondation

Doc 2 – Le développement à partir de la cellule-œuf

Doc 3 – Le rôle du placenta

Pour assurer le plein développement de l’enfant dans la cavité utérine maternelle, un organe est mis en place très tôt : le placenta. Pendant les 8 premiers jours de sa vie, l’embryon chemine librement depuis les trompes vers la cavité utérine. Une fois sur place, l’embryon s’implante dans la muqueuse utérine : c’est la nidation. L’embryon creuse littéralement cette muqueuse. Petit à petit se met en place le placenta qui devient pleinement fonctionnel à la fin du deuxième mois. L’embryon puis le fœtus sont en relation avec ce placenta via le cordon ombilical. Au niveau du placenta, les vaisseaux sanguins du fœtus baignent dans des cavités pleines de sang maternel. Des échanges entre les deux sangs ont lieu. Ces échanges sont vitaux pour l’enfant.

Le placenta doit être maintenu en place tout au long de la grossesse. La muqueuse utérine ne peut donc pas être éliminée lors de menstruation. Le maintien de cette muqueuse incombe à l’embryon qui sécrète une hormone stimulant le développement de celle-ci.

La structure du placenta
Les échanges trans-placentaires

Doc 4 – La naissance

En fin de grossesse, le travail de l’utérus commence. Des contractions de plus en plus fréquentes ont lieu. Elles ont deux objectifs : la dilatation du col de l’utérus et l’expulsion de l’enfant hors de la cavité utérine. Quelque temps après la naissance, les contractions reprennent, ce qui permet la délivrance : le placenta est évacué. C’est le fœtus qui initie le travail par des hormones qu’il sécrète alors.

L’accouchement : différentes phases

Lexique

Gamète : cellule reproductrice, spermatozoïde ou ovocyte, permettant la fécondation.

Ovocyte : autre nom du gamète féminin ou ovule.

Embryon : organisme en développement depuis la fécondation jusqu’au stade où les principaux organes caractéristiques de l’espèce sont formés.

Fœtus : stade du développement qui suit le stade embryonnaire jusqu’à la naissance. Le fœtus présente les organes caractéristiques de l’espèce.

Pistes d’exploitation

  1. Repérer les caractéristiques de la période de fertilité de la femme. (Doc 1)
  2. Qu’est-ce qu’une cellule œuf ? (Doc 1)
  3. Justifier les termes de phase embryonnaire et phase fœtale employés.(Doc 2)
  4. Expliquer en quoi le placenta est un organe vital pour l’enfant dans la cavité intra-utérine. (Doc 3)
  5. Identifier l’origine du déclenchement de l’accouchement. (Doc 4)

Bilan

Tout individu trouve son origine dans une cellule-œuf qui provient de la fécondation : union d’un spermatozoïde et d’un ovocyte. Cette fécondation est possible lors d’une courte période où la femme est fertile, elle sécrète alors un mucus cervical apte à accueillir les spermatozoïdes de son conjoint.

Si la fécondation a eu lieu, un nouvel être humain se développe, d’abord dans les trompes utérines puis dans l’utérus maternel. Au cours de son développement, on distingue deux phases. Au cours de la première phase, la phase embryonnaire, ses organes se forment et se développent. Au cours de la seconde, la phase fœtale, il grandit et grossit fortement. Même si deux phases sont distinguées, c’est bien le même individu qui se développe. Cette continuité existe depuis la cellule œuf jusqu’au vieillard.

Son développement est permis grâce au placenta qui permet les échanges entre le sang maternel et le sang fœtal. Ces échanges permettent d’apporter à l’enfant les substances nécessaires à son développement.

Au cours de la grossesse, l’enfant élabore des substances nécessaires au maintien de la muqueuse utérine. En fin de grossesse, l’enfant élabore à nouveau des substances qui vont déclencher les contractions utérines permettant l’accouchement et donc la naissance.

   Femme et homme : une identité sexuelle différente

Homme et femme présentent des différences biologiques qui fondent leur identité sexuelle*. 

> Quels caractères biologiques fondent l’identité sexuelle de l’individu ?

 

Doc 1 – Données morpho-anatomiques

Ces données concernent l’anatomie (organisation interne) et la morphologie (organisation externe).
Les caractères sexuels différencient l’homme et la femme. Ils s’expriment à différents niveaux.

Les caractères sexuels primaires

Les caractères sexuels primaires désignent l’ensemble des organes génitaux et voies sexuelles et les gonades*.

Les appareils génitaux féminins (en haut) et masculins (en bas) 

  1. Trompes de Fallope
  2. Vessie
  3. Symphyse pubienne (Os pubien)
  4. Point G
  5. Clitoris
  6. Méat urétral
  7. Vagin
  8. Ovaire
  9. Colon sigmoïde
  10. Utérus
  11. Cul-de-sac vaginal (Fornix)
  12. Col de l’utérus (Cervix)
  13. Rectum
  14. Anus
  1. Vessie
  2. Symphyse pubienne (Os pubien)
  3. Pénis
  4. Corps caverneux
  5. Gland
  6. Prépuce
  7. Méat urétral
  8. Colon sigmoïde
  9. Rectum
  10. Vésicules séminales
  11. Canal éjaculateur
  12. Prostate
  13. Glande de Cowper
  14. Anus
  15. Canal déférent
  16. Épididyme
  17. Testicule
  18. Scrotum

Les caractères sexuels secondaires

Les caractères sexuels secondaires correspondent à un ensemble de caractères mis en place à la puberté.
Certains sont communs à la femme et à l’homme (croissance générale ; développement de la pilosité pubienne et axillaires*).
D’autres sont propres à l’un ou l’autre.

Homme et femme : des caractères sexuels différents

Doc 2 – Données physiologiques

Ces données concernent le fonctionnement des différents organes et systèmes* de l’organisme. Globalement, homme et femme présentent une physiologie semblable. Ce n’est pas le cas de la physiologie sexuelle.

– L’homme produit des spermatozoïdes de la puberté à sa mort. Cette production est continue. L’homme produit chaque jour près de 400 millions de spermatozoïdes. L’essentiel de ces spermatozoïdes est détruit et recyclé ou est évacué dans les urines. Lors de l’éjaculation, ces spermatozoïdes sont contenus dans le liquide séminal.

– La femme présente une physiologie sexuelle cyclique de sa puberté jusqu’à sa ménopause. Ces cycles concernent les ovaires et l’utérus.

 – Lors de l’ovulation, qui a lieu à peu près au milieu du cycle, un ovaire expulse un ovule dans les voies génitales féminines. Cette ovulation sépare en deux phases le cycle de la femme. La phase qui précède correspond à la phase folliculaire. Elle dure de 7 à 17 jours selon les femmes et selon les cycles. La phase qui suit l’ovulation correspond à la phase lutéale qui a une durée fixe de 14 à 15 jours. En conséquence, la durée du cycle est très variable d’une femme à l’autre et d’un cycle à l’autre.

– L’événement le plus visible du cycle féminin correspond aux règles ou menstruations. Il s’agit d’un écoulement sanguin provenant de l’expulsion de la partie superficielle de la muqueuse utérine tapissant la cavité utérine. Cet événement marque le premier jour d’un cycle. Durant la suite du cycle, cette muqueuse se régénère pour accueillir un embryon au milieu de la phase lutéale s’il y a eu fécondation.

 – L’utérus est marqué par un deuxième cycle : le cycle du col de l’utérus. Celui-ci sécrète un mucus dit cervical. Ce mucus a un aspect filamenteux qui change au cours du cycle. En dehors de la période d’ovulation, le mucus présente une trame serrée qui s’oppose au passage des spermatozoïdes. Pendant la période ovulatoire, la trame se relâche, le mucus est plus perméable aux spermatozoïdes qui peuvent s’y loger et le franchir.

Observation microscopique du mucus cervical (en dehors de la période ovulatoire et pendant cette période).

Doc 3 – Données cellulaires

L’homme et la femme diffèrent par un certain nombre de caractères macroscopiques qui fondent leur identité sexuelle. Les progrès de la science ont permis de montrer que l’identité sexuelle est inscrite dans toutes les cellules d’un individu. Celui-ci est sexué jusque dans ses cellules. En effet, l’information génétique est portée par les chromosomes. Ceux-ci sont au nombre de 46 dans l’espèce humaine. Ces chromosomes forment des paires, ils présentent des formes et des tailles semblables deux à deux. Sur 23 paires, 22 sont identiques chez la femme et chez l’homme. La 23ème diffère. Homme et femme portent donc une information génétique semblable mais qui diffère pour quelques gènes portés par le chromosome Y.

Caryotypes* d’une femme et d’un homme

Lexique

Axillaire : relatif aux aisselles.

Caryotype : ensemble des chromosomes contenus dans une cellule, regroupés par paire en fonction de leur taille et de leur forme.

Gonades : glande sexuelle produisant les gamètes, chez la femme, il s’agit des ovaires, chez l’homme, ce sont les testicules.

Identité sexuelle : Le fait d’être homme ou femme.

Système biologique : désigne un ensemble de tissus et d’organe assurant une même fonction.

Pistes d’exploitation

  1. Caractériser les différences entre un individu masculin et un individu féminin à l’échelle morpho-anatomique.(Doc 1)
  2. Identifier l’objectif de chacun des cycles féminins. (Doc 2)
  3. Identifier le caryotype d’une femme, et celui d’un homme. (Doc 3)
  4. Résumer en montrant qu’homme et femme ont une identité sexuelle différente.

Bilan

Homme et femme diffèrent pour un certain nombre de caractères. Parmi ceux-ci, on trouve les caractères sexuels.

I- Des caractères anatomiques .Parmi les caractères anatomiques, on identifie deux types de caractères sexuels.- Les caractères sexuels primaires concernant les gonades, les voies génitales et les organes génitaux. Chez la femme, les caractères sexuels primaires sont internes. Les gonades (ovaires) et les voies génitales (trompes, utérus, vagin) se trouvent dans la cavité abdominale. Chez l’homme, ces caractères se trouvent, en partie, à l’extérieur de la cavité abdominale. C’est le cas des gonades (testicules) localisés dans les bourses ainsi que le pénis contenant le canal uro-génital. Par contre, les canaux déférents sont internes.- Les caractères sexuels secondaires sont mis en place à partir de la puberté. Certains sont communs à l’homme et à la femme (pilosité pubienne et axillaire) mais d’autres sont propres à chacun (caractères morphologiques, pilosité faciale, thoracique, musculature, mue de la voix…)

 

II- Des caractères physiologiques. La physiologie sexuelle est continue chez l’homme (production en continue de spermatozoïdes) alors qu’elle est cyclique chez la femme (une ovulation par cycle, cycle de la muqueuse utérine marqué par les menstruations, cycle du col de l’utérus marqué par la modification de la structure du mucus cervicale).

 

III- Des caractères cellulaires. Il est impossible de distinguer au microscope une cellule d’une femme et une cellule d’un homme. Pourtant, il existe une différence majeure concernant les chromosomes support de l’information génétique. Le caryotype d’un homme et celui d’une femme contiennent les mêmes chromosomes à une exception près. On trouve 22 paires identiques et 1 paire de chromosomes sexuels qui est propre à chacun : XX chez la femme et XY chez l’homme.Ce sont donc toutes les cellules d’un individu qui sont sexuées.

L’ensemble de ces caractères fonde l’identité sexuelle d’un individu. Il est homme ou femme. 

 

   Déterminisme de la mise en place des appareils sexuels

A la différence de la femme, dont la fertilité est cyclique et limitée dans le temps (ménopause), la fertilité de l’homme est constante et continue de la puberté à la fin de sa vie. Quels en sont les mécanismes ?

Doc1 – Différenciation des appareils génitaux au cours du développement intra-utérin

L’appareil génital présente une anatomie commune chez l’embryon de 5 à 6 semaines qu’il soit féminin ou masculin. Cet appareil est au stade indifférencié.

Par la suite les différents organes de l’appareil génital vont se différencier. Dans un premier temps, ce sont les gonades qui se différencient (autour de la 7ème semaine chez le garçon, autour de la 8ème chez la fille) puis les voies génitales (entre la 8ème et la 16ème semaine).

Doc 2 – Déterminisme de la différenciation gonadique

La première étape de différenciation concerne les gonades. Chez un embryon masculin, celles-ci se différencient en testicules vers la 7ème semaine de développement, alors que chez l’embryon féminin, elles se différencient en ovaires vers la 8ème semaine.

La compréhension du déterminisme de cette différenciation a été rendue possible par l’étude du caryotype de différents individus, des sujets sains et des sujets présentant des troubles de la fécondité.

L’étude du chromosome Y de la femme « malade » a montré que son chromosome Y ne porte pas un gène habituellement présent, le gène SrY. L’analyse génétique des chromosomes X et Y de sujets sains a pu être réalisée. Les deux chromosomes portent des gènes communs, mais aussi des gènes qui leurs sont propres.

L’étude des chromosomes X de l’homme « malade » a montré que l’un de ses chromosomes X porte accidentellement ce gène.

Doc 3 – Déterminisme de la différenciation des voies génitales

Les canaux de Müller et de Wolff ont une destinée différente chez un fœtus masculin et chez un fœtus féminin.
Les données médicales ont mis en évidence que ce sont les gonades qui déterminent la différenciation de ces canaux.
Deux hormones sont produites par les gonades : la testostérone et la l’AMH (l’hormone anti-Mullërienne). Mais les productions sont différentes chez le fœtus masculin et le fœtus féminin.

A gauche : Dosage de la testostérone chez un homme et une femme – A droite : Dosage de l’AMH chez un homme et une femme

La testostérone induit le développement des canaux de Wolff alors que l’AMH induit la disparition des canaux de Müller.
Il est à noter que la testostérone produite par l’homme au moment de la puberté induit la mise en place des caractères sexuels secondaires. Chez la femme, d’autres hormones produites à partir de la puberté sont à l’origine de cette mise en place : les œstrogènes et la progestérone.

Lexique

Hormone : substance produite par une glande, sécrétée dans le sang et agissant à distance sur d’autres organes.

Gène : partie d’un chromosome porteur d’une information génétique

Pistes d’exploitation

  1. Identifier le devenir des gonades indifférenciées, des canaux de Wolff et de Müller, chez le garçon et la fille. Justifier ce terme employé de stade indifférencié. (Doc 1)
  2. Expliquer en quoi les données médicales montrent un déterminisme génétique de la différenciation gonadique que sera précisé. (Doc 2)
  3. Expliquer le déterminisme de la différenciation des voies génitales chez l’homme puis chez la femme. (Doc 3)
  4. Résumer en schématisant le déterminisme de la différenciation de l’appareil sexuel chez l’homme et chez la femme.

Bilan

La mise en place des appareils sexuels et de leur fonctionnalité s’étend sur une longue période : depuis le développement embryonnaire, puis fœtal et enfin lors de la puberté.

I- Un appareil sexuel indifférencié lors de la 6ème semaine de développement

Au cours des six premières semaines du développement embryonnaire, l’appareil sexuel se met en place mais il est indifférencié chez le garçon et chez la fille. On y trouve les mêmes structures : des gonades qui ne sont ni des testicules, ni des ovaires, des voies génitales constituées de canaux de Wolff et de Müller.

II- Le déterminisme génétique de la différenciation gonadique

Le chromosome Y présent dans les cellules d’un embryon masculin présente un gène qui induit la différenciation des gonades en testicules : le gène SrY. Ce gène est absent dans les cellules d’un embryon féminin. Les gonades se différencient en ovaires. Cette différenciation au lieu entre la 7ème semaine (embryon masculin) et la 8ème semaine (embryon féminin).

III- Les gonades induisent la différenciation des voies génitales

Lorsque les testicules sont différenciés, ils commencent à produire deux hormones : la testostérone et l’AMH. La testostérone induit la différenciation des canaux de Wolff en canaux déférents alors que l’AMH induit la régression des canaux de Müller. Cette différenciation a lieu lors de la 8ème semaine.

Les ovaires ne produisent pas ces hormones. Alors, les canaux de Müller se différencient en utérus, trompe et vagin. Les canaux de Wolff régressent. Cette différenciation a lieu entre la 9ème et la 16ème semaine.

IV- Le déterminisme des modifications pubertaires

Lors de la puberté, les testicules produisent de la testostérone qui induit la mise en place des caractères sexuels secondaires masculins. Les ovaires produisent des œstrogènes et de la progestérone qui induisent la mise en place des caractères sexuels secondaires féminins.

schéma bilan

   L’identité et le développement sexuels de l’individu

Simone de Beauvoir affirmait : « on ne naît pas femme, on le devient ». Cette affirmation peut paraître séduisante.

Pourtant l’ensemble des données sur l’Homme, qu’elles soient biologiques, sociologiques, philosophiques, permettent d’affirmer : « l’Homme, qu’il soit homme ou femme, doit devenir ce qu’il est ». Se pose alors la question de l’identité sexuelle et de l’orientation sexuelle.

1. Données biologiques

Les données des observations scientifiques (anatomie, morphologie, physiologie et génétique) montrent que chaque individu humain est sexué, homme ou femme, dans toutes ses composantes matérielles.
Celles-ci pourraient influencer également le comportement et la psychologie de chaque sexe.
Le déterminisme n’est pas absolu car il peut y avoir des perturbations dans le développement : ce sont les cas (environ 1 pour 2000 naissances) dits d’intersexuation.
Ces anomalies du développement montrent que l’orientation fondamentale de l’être humain est bien d’être divisé en deux sexes. Mais, comme pour tout développement chez le vivant, il peut arriver des perturbations génétiques (anomalies du caryotype), anatomiques ou autres, qui empêchent l’épanouissement tel que prévu par les mécanismes de la nature.

2. Sexe biologique et sexe sociologique ?

A) Si la biologie confirme la différenciation sexuelle intrinsèque à chaque individu, l’observation du comportement humain, qui relève des sciences humaines et sociales (psychologie, sociologie et anthropologie culturelle) montre que l’être humain peut choisir des orientations sexuelles différentes à titre individuel ou s’organiser socialement autrement qu’en suivant les seules données biologiques.
L’être humain manifeste ainsi une caractéristique propre à lui : la conscience et la liberté.

Conséquences : 
– Les mécanismes physico-chimiques de la sexualité ne déterminent pas les pratiques sexuelles. D’ailleurs, les grands singes peuvent aussi avoir des jeux et relations sexuelles pour le plaisir et hors des périodes de fécondation.
Mais cela ne veut pas dire que l’homme est identique aux grands singes.
– En effet, la liberté humaine, c’est à dire cette absence de détermination absolue dans les conduites individuelles et sociales, contrairement à tous les animaux régulés par l’instinct, donne à l’homme une grande capacité d’action.
– Des personnes peuvent se sentir, se vouloir, hommes alors qu’elles sont femmes biologiquement, ou l’inverse.
– Certaines sociétés modifient les indications de la biologie.

Ex : les na de chine, les berdaches Nord-Amérindiens, les fa’afafine en Polynésie, etc 

Ainsi, une seule espèce humaine mais une grande diversité de cultures et d’orientations possibles, tant individuelles que sociales, dues à cette capacité d’autodétermination.

 

B) A partir de ces faits, deux approches philosophiques principales, et non scientifiques, sont possibles.

B.1) Certains, à partir des données des sciences sociales, ont inventé un concept particulier, le genre, pour désigner le fait que, certains individus ayant des pratiques et orientations sexuelles différentes des normes issues de la biologie (relations sexuées homme-femme ouvertes à la génération d’enfants, diteshétérosexuelles), il y aurait une indifférenciation sexuelle. L’identité sexuelle de chacun serait une pure construction sociale et/ou individuelle. On parlera alors d’identité de genre pour désigner des orientations sexuelles diverses (homo, bi, trans, hétéro, etc).
Dans cette perspective, et c’est la motivation essentielle, on revendique une liberté absolue : l’être humain ne doit pas être déterminé par la biologie, il doit s’affranchir de la nature, et s’inventer comme il le veut.
« on ne nait pas femme, on le devient », S. de Beauvoir

On veut alors éduquer les enfants dans l’indifférenciation pour qu’ils puissent choisir plus tard.
On lutte contre les stéréotypes sexuels : c’est la société qui imposerait des identités sexuelles dominantes rejetant les orientations minoritaires.

B.2) En réponse à ces opinions qui appartiennent à la discussion philosophique, on peut répondre autrement aux données des sciences biologiques et à celles des sciences sociales.
– l’être humain est capable de gouverner son existence, il doit prendre en main sa vie, devenir responsable de lui et des autres mais à partir d’un donné qui a du sens : sa personne qui a uneidentité propre révélée, mais non réduite, par les mécanismes physico-chimiques du corps.
On naît homme ou femme et on le devient en actualisant les potentialités de notre nature, dans l’unité de notre personne et de ses facultés physiques, affectives et spirituelles.
– Les philosophies du genre font comme si on pouvait vivre en rejetant son propre corps sexué, sans chercher à se comprendre en tant qu’homme ou femme pour mieux comprendre l’autre, et le troisième terme de la relation qui est l’enfant.
– En réalité, les philosophies du genre s’appuient sur des constructions juridiques artificielles (égalité absolue sans tenir compte des différences) ou sur des interventions biotechnologiques (chirurgie, traitement hormonaux), qui cherchent à modifier les données naturelles sexuelles comme si tous les choix étaient équivalents.
– Nous vivons une grande contradiction : pourquoi notre société qui cherche à respecter la nature, pour un développement durable, veut-elle modifier artificiellement les identités humaines, notamment sexuelles, par des interventions techniques et juridiques ? Celles-ci doivent-elles aider la nature ou la remplacer purement et simplement ?

Nature ou technique

3. Une espèce humaine fondée sur la fécondité de la différenciation sexuelle

A) Le donné naturel de l’orientation sexuelle humaine
Certaines personnes peuvent vouloir vivre d’autres relations que les relations dites hétérosexuelles. Si on ne peut juger les orientations individuelles (chaque personne est unique et complexe), cela ne veut pas dire que la nature n’existe pas et qu’il n’y a pas nécessité pour l’être humain libre de mieux se comprendre pour mieux agir.
L’observation scientifique montre bien que l’orientation de tous les processus biologiques et physiologiques tend à rendre l’être humain, à travers le plaisir de la rencontre sexuelle, capable physiquement, affectivement et spirituellement d’engendrer, c’est à dire d’être responsable de la croissance d’un enfant, par l’union de l’homme et de la femme.
Les techniques artificielles de procréation, les choix individuels, les cultures, ne pourront jamais contredire ce donné de «nature ».
Le désir de fonder une famille est bien ancré dans l’humanité.

B) Culture, éducation affective et morale
– Contrairement aux animaux, y compris les grands singes, l’être humain ne peut se développer en dehors d’une société et d’une culture qui créent les conditions de sa croissance. Etudier les mécanismes physico-chimiques du comportement humain ne peut suffire à comprendre la manière dont l’être humain doit vivre.
Les grands singes vivent leur vie et la réussisse sans interventions extérieures et sans « choix de vie ».
Cela n’est pas possible pour les être humains, qui ont à devenir pleinement humain, homme ou femme par leurs propres actes.
– Les SHS constatent bien l’action déterminante du milieu culturel que l’homme suscite par sa liberté d’agir : l’homme est par nature un être culturel, et en retour les conditions culturelles l’influencent.
Ces influences culturelles ne remettent pas en cause les données naturelles, notamment biologiques, car c’est à partir d’elles que se fait, ou devrait se faire, l’actualisation des potentialités.
– Ainsi, s’il peut y avoir des choix particuliers individuels différents, la nature indique cette nécessité de vivre harmonieusement la relation homme-femme-enfant dans toute société.
– La puberté est un moment crucial de ce développement. L’adolescent peut ressentir une indétermination sexuelle ce qui ne veut pas dire qu’il doit renoncer à son sexe biologique et aux relations qu’il implique dans la complémentarité avec l’autre sexe. Il faut du temps pour que l’intelligence et la sensibilité grandissent dans la connaissance de soi et de l’autre en tant que différent. Les choix fondamentaux de vie se font au seuil de l’âge adulte, au sortir de l’adolescence, autant que faire en connaissance de cause et dans l’acquisition d’une certaine maturité et responsabilité de soi et des autres.
– Cette nécessaire éducation se vérifie car seul l’homme peut être inhumain, seul l’homme peut s’écarter de sa nature et faire des choix en contradiction avec elle et avec sa dignité.
Les primates peuvent suivre leurs désirs, ceux-ci sont régulés par la nature.
Si l’homme suit ses désirs, il peut s’enfermer dans des rapports de domination, de pouvoir, de plaisir et transformer l’autre en objet.
– Promouvoir les relations sexuelles fondées sur le seul désir, n’est-ce pas tomber dans l’arbitraire et le despotisme de ces mêmes désirs ? Le désir de l’autre est « naturel » dans un premier mouvement, mais est-il légitime de voir en l’autre un simple objet de désirs ?
– La psychologie nous indique bien la nécessité de dépasser les relations narcissiques, fondées sur la recherche de soi, pour entrer en relation avec l’autre.

C) Apprendre à vivre ensemble
Toutes les sociétés humaines ont à inventer, non pas l’identité sexuelle en tant que telle, mais la manière de la développer dans l’harmonie des relations entre les personnes.
Ainsi, la très grande majorité des cultures, a cherché à mieux vivre les relations homme-femme, fondatrices de toute vie sociale.
Il est vrai que la femme est souvent victime de violences, de la domination de l’homme, et que la recherche de l’égalité homme-femme est nécessaire.
Cependant, chercher le bonheur et la justice dans les relations demande de respecter l’autre en ce qu’il est, et non pas à faire comme s’il n’y avait pas de différences et comme si l’égalité demandait de ne pas les reconnaître. L’homme et la femme ont à apprendre à vivre ensemble en se reconnaissant tels qu’ils sont.

Pistes d’exploitation

  1. Définir l’identité sexuelle, son fondement biologique et comment elle se construit.
  2. Montrer que l’indifférenciation sexuelle prônée par certains est difficilement justifiable en considérant les données biologiques.
  3. Montrer que la différence sexuelle peut être source d’enrichissement personnel.